Populisme, violence et séparation familiale sous les projecteurs

Le Conseil de la FLM approuve sept messages, résolutions et déclarations publiques concernant des questions pressantes. Photo : FLM/Albin Hillert

Le Conseil de la FLM demande que des mesures soient prises concernant plusieurs questions urgentes

GENÈVE (LWI) - L'organe directeur de la Fédération luthérienne mondiale a mis en évidence un certain nombre de questions qui requièrent l'attention pressante des Églises et de la communauté internationale. Le dernier jour de la session 2018 du Conseil, celui-ci a adopté des résolutions, des déclarations publiques et des messages sur le populisme, la violence au Nigéria, Israël-Palestine, l'inclusion plus prononcée des jeunes dans la vie de l'Église, la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU et le soutien aux pactes mondiaux sur les réfugiés et la migration.

Résolution sur la situation dans le nord-est et le centre du Nigéria

Le Conseil assure de ses prières et de sa solidarité la population et les Églises du Nigéria, en particulier les Églises membres de la FLM, à savoir l'Église luthérienne du Christ au Nigéria et l'Église luthérienne du Nigéria. Au cours des dernières semaines, le nord-est et le centre du Nigéria ont connu une escalade dévastatrice des violences intercommunautaires de long terme.

« Le Conseil condamne dans les termes les plus fermes l’escalade de violence dans ces régions et les massacres scandaleux, notamment de femmes et d'enfants dans leurs maisons ou leurs lieux de culte. »

« Il demande au gouvernement du Nigéria d’amorcer un processus de paix globale dirigé par des chefs religieux et des chefs traditionnels visant à traiter à l'amiable les causes profondes du conflit, à servir la justice et la responsabilité à l'égard des vies perdues et de la destruction de biens, afin de favoriser à l'avenir la réconciliation et la coexistence pacifique dans la région et dans l’ensemble du pays. Il demande aux Églises membres de prier pour la paix dans ces régions, d'envisager des visites de solidarité et de défendre cette cause auprès de leurs gouvernements afin que ceux-ci fassent part de leurs préoccupations aux autorités nigérianes. »

Résolution sur la réforme du Conseil de sécurité

Le Conseil regrette profondément que le Conseil de sécurité de l’ONU ait été incapable de répondre de façon adéquate à la crise en Syrie, au conflit israélo-palestinien, à la situation au Soudan du Sud et à d’autres situations. De plus, il reconnaît que son absence de réaction à certains des conflits actuels les plus ostensibles et sanglants est due au pouvoir de veto détenu par cinq États membres qui continuent souvent à privilégier leurs propres intérêts géopolitiques par rapport à l’intérêt commun et à leur obligation, en vertu de la Charte, de maintenir la paix et la sécurité à l'échelle internationale.

Le Conseil de la FLM « demande aux Églises membres et au Bureau de la Communion de plaider en faveur des propositions de réforme du Conseil de sécurité qui stipulent que le veto ne doit pas être utilisé dans les cas d’atrocités massives telles que les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide et les crimes de guerre. »

Résolution en faveur de l'implémentation de pactes mondiaux sur les réfugiés et la migration

Le monde connaît actuellement le plus grand nombre de déplacements de personnes depuis la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup ayant été obligées de fuir leurs maisons. En réponse à ce problème mondial, les Nations Unies sont sur le point d'adopter deux documents importants sur la manière dont la communauté internationale doit répondre aux migrations et aux déplacements massifs.

« Le Conseil demande aux Églises membres de la FLM de continuer à soutenir le travail du Département d'entraide mondiale de la FLM qui vient en aide aux réfugiés et aux communautés d'accueil, en particulier dans les domaines de la prévention des conflits, de la réconciliation et de la consolidation de la paix, et de promouvoir et défendre l'implémentation des deux pactes dans leurs pays respectifs.

Le Conseil invite le Bureau de la Communion de la FLM à soutenir les Églises membres dans leur plaidoyer pour l'implémentation des pactes. »

Déclaration publique sur la séparation des enfants de leur famille à la frontière entre les États-Unis d'Amérique et le Mexique

Le Conseil de la FLM exprime son « profond désarroi » au sujet de la situation à la frontière entre les États-Unis d'Amérique et le Mexique qui a eu comme conséquence la séparation d'enfants migrants de leur famille.

« Le Conseil de la FLM demande à l'administration des États-Unis de reconsidérer ses politiques envers les chercheurs d'asile, de mettre fin à la détention des familles et d'avoir recours à des solutions communautaires autres que la détention, telles que celles déployées à l'essai par le service luthérien d'immigration et des réfugiés basé aux États-Unis […] Il exprime son espoir de voir les négociations en cours pour un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières déboucher sur une amélioration des conditions, la coopération internationale et la sécurité pour les migrants et leurs familles.

« En tant que luthérien-ne-s et citoyen-ne-s, nous pouvons travailler avec des fonctionnaires élus vers des solutions humaines, justes et bienveillantes. »

Déclaration publique sur Israël-Palestine

Le Conseil appelle les Églises membres de la FLM à prendre à nouveau conscience de la situation en Israël et en Palestine, où l'occupation se poursuit aujourd'hui. Il réaffirme le soutien de la FLM à une solution à deux États au conflit entre Israël et la Palestine, même si aucune négociation n'a lieu entre les parties.

« La FLM reconnaît toujours Jérusalem comme capitale partagée entre les deux peuples et trois religions et s’oppose à toutes les actions visant à modifier le statu quo sans un accord sur un statut final. Le Conseil appelle les Églises membres à informer leurs membres de la déclaration publique du Conseil de la FLM sur la situation au Proche-Orient faite en 2011 pour entraîner une prise de conscience, s'engager dans le plaidoyer et accompagner l'Église évangélique luthérienne de Jordanie et de la Terre Sainte. »

Message aux Églises membres pour être des Églises d’espérance et résister aux forces du populisme d’exclusion

Les Églises membres de la FLM dans diverses sociétés sont aux prises avec les effets de la montée du populisme. Le Conseil est profondément inquiet de ces évolutions. « Lorsque nous voyons des gens enchaînés par la peur, nous proclamons le message du Christ. C'est un message d'espérance qui chasse la peur ; un message de compassion qui défie l'indifférence ; un message de justice qui résiste à l'oppression ; un message de réconciliation qui tient fermement à la consolidation de la paix. Cette bonne nouvelle est indispensable pour notre époque. »

« Le Conseil de la FLM encourage ses Églises membres, notamment leurs institutions théologiques connexes, [à promouvoir] le dialogue et les échanges au sein des Églises et entre elles. Afin de vaincre les forces du populisme ethno-nationaliste, nous demandons aux Églises discernement, engagement et résistance, fondés sur la foi, l’amour et l’espérance auxquels le Christ nous a appelé-e-s. »

Message aux Églises membres de la FLM pour encourager une participation significative des jeunes à leur vie et à leur travail

Le Conseil est encouragé par les progrès en termes de participation des jeunes aux réunions de gouvernance de la FLM. Cependant, leur participation manifeste demeure un défi dans certaines Églises membres.

« Le Conseil réaffirme avec force le message des jeunes qui a été adopté lors de la 12e Assemblée à Windhoek, en Namibie, et invite les responsables d'Église à se concentrer sur la création d'espaces destinés à l'inclusion intentionnelle des jeunes. Ils apportent leurs compétences, connaissances et expériences propres à la vie de l'Église. »

 

 

 

La réunion 2018 du Conseil de la FLM se tient à Genève, du 27 juin au 2 juillet. Le thème du Conseil est « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10,8, TOB). Le Conseil de la FLM se réunit chaque année et constitue l'autorité suprême de la FLM entre deux Assemblées. Il se compose du/de la président-e, du/de la président-e du Comité des finances et de 48 membres d’Églises membres de la FLM des sept régions.